Depuis la création du périodique, certains collaborateurs des plus précieux nous ont quittés. C’est le cas Willy Bal, Tavo Burat, Roger Foulon, Émile Lempereur, Albert Maquet, Pierleone Massajoli. Il convient aussi d’ajouter à cet obituaire les noms de Gaston Brahier (1927 – 2014), un auteur jurassien qui fut par ailleurs ministre du gouvernement du Canton et République du Jura, celui de Matilda Caragiu (1927 – 2009), linguiste roumaine renommée qui était aussi une grande poétesse en aroumain, celui de Marcel Dallarun (1922 – 2017) qui écrivait en normand du Cotentin, celui de Leonardo Sole (1934 – 2014), professeur à l’Université de Sassari qui illustra si bien la langue sarde; celui d’Umberto Zanetti (1942 – 2018) remarquable poète en lombard, celui de Raymond Vautherin (1935 – 2018) qui défendit si bien le parler valdôtain ou encore celui André Capron (1926 – 2018), un germaniste qui maîtrisait admirablement le picard borain. On n’oubliera pas l’éditeur de L’Aquila, Leandro Ugo Iapadre (1923 – 2019), qui était aussi un grand poète en abruzzeze, celui de Zéphyr Bosc (1927 – 2020) qui fit mayoral du Félibrige ou encore celui d’une poétesse en langue wallonne trop vite partie, Danièle Trempont (1943 – 2020).
On ne peut avoir qu’une pensée profondément émue pour ces hommes et ces femmes qui mirent tout leur talent, leurs compétences et aussi toute leur énergie au service des langues régionales, trésors patrimoniaux qui sont gravement menacés partout et qu’il convient de défendre comme elles le méritent… Le monolinguisme est réducteur, la langue unique et universelle, un leurre et une catastrophe…
Jean-Luc Fauconnier